Accueil Culture Rencontre – débat avec Evelyne Accad au Centre culturel Abid’ Art à Nabeul: Une plume et une voix pour la solidarité féminine

Rencontre – débat avec Evelyne Accad au Centre culturel Abid’ Art à Nabeul: Une plume et une voix pour la solidarité féminine

L’écrivaine, poétesse, mais aussi chanteuse et compositrice libanaise Evelyne Accad a été l’invitée du centre culturel Abid’ Art à Nabeul lors d’une rencontre-débat. Elle y a raconté, à travers son œuvre, ses multiples voyages aux pays des femmes et apporté des témoignages sur feu Jalila Hafsia, fondatrice du club culturel Tahar Haddad, lieu de gestation du mouvement féministe tunisien et maghrébin.

Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de l’hommage à la mémoire de Jalila Hafsia (1927-2023), marqué par la projection d’extraits de la pièce «Les filles de Tahar Haddad», tirée du roman d’Evelyne Accad «Blessures des mots, Journal de Tunisie». Connue pour une écriture qui exprime les malaises des femmes, leurs souffrances mais aussi leur rage de vivre, l’autrice de «Les femmes de crépuscule», publié sous forme de nouvelles entre les années 70 et 80 — époque de la grande vague féministe — et toujours considéré d’actualité, Evelyne Accad a, dans une déclaration au correspondant de l’agence TAP, relevé que la rencontre «Voyages aux pays des femmes» est une occasion d’évoquer nos expériences diverses de vie et de retracer nos vécus. Elle a souligné l’importance de cette démarche, surtout dans la conjoncture actuelle que traverse le monde arabe, où les conditions dramatiques et chaotiques dans la région du Moyen-Orient, notamment au sud du Liban et dans la bande de Gaza, ne peuvent nous laisser sans voix.

Plaidant pour que justice soit rendue aux causes justes, elle a indiqué que seuls la solidarité et l’amour qui unissent les peuples de la région — et qu’elle a pu percevoir dans le combat des femmes activistes militant pour ces causes — sont capables de changer la donne et de réaliser l’impossible. Elle a ajouté que les relations solides et les synergies tissées entre tous ceux et celles qui plaident en faveur des causes humaines sont susceptibles de créer de nouvelles dynamiques dont le monde a un besoin pressant aujourd’hui.

«Je suis très ravie de revenir en Tunisie où j’ai écrit un livre pendant mon séjour par le passé (1983-1985), une période où j’ai tissé de grandes amitiés avec les militantes du mouvement féministe dans les années 80 et dont je suis extrêmement fière», a-t-elle déclaré. Evelyne Accad, née à Beyrouth (Liban), est professeure émérite de Littérature comparée, francophone et arabophone, d’études africaines et féministes à l’Université d’Illinois et à l’Université libano-américaine de Beyrouth.

Elle est l’auteure de nombreux ouvrages, études et romans en anglais et français, traduits dans plusieurs langues et couronnés par de nombreux prix. Grande voyageuse, elle fait des séjours prolongés de recherche sur la condition de la femme dans le Golfe Arabe, au Liban, en Egypte, en Tunisie, en Afrique, au Maghreb et en Asie.

Elle écrit et compose des chants qu’elle interprète en s’accompagnant à la guitare. Elle a donné des concerts aux Etats-Unis, en France, au Liban et en Afrique. Parmi ses ouvrages figure «Blessures des mots – Journal de Tunisie» où elle raconte «avec tendresse les images, les blessures, qu’elle rapporte d’une année passée en Tunisie.

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